Le français en 202
Bienvenue sur le forum de Mme Prof 202 ! Vous devez être un de ses élèves pour pouvoir vous connecter. Tous ensemble face au COVID-19 ! Attention, ici les règles du collège s'appliquent ! Bons cours !

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Le français en 202
Bienvenue sur le forum de Mme Prof 202 ! Vous devez être un de ses élèves pour pouvoir vous connecter. Tous ensemble face au COVID-19 ! Attention, ici les règles du collège s'appliquent ! Bons cours !
Le français en 202
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Les posteurs les plus actifs de la semaine
Aucun utilisateur
-50%
Le deal à ne pas rater :
[Adhérents Fnac] -50% Casque Pro Gaming HyperX Cloud Alpha Noire et ...
49.99 € 99.99 €
Voir le deal

Aller en bas
Mme Prof 202
Mme Prof 202
Admin
Messages : 334
Date d'inscription : 12/03/2020
Localisation : Salle 202
Emploi/loisirs : Professeur de français
Humeur : Professionnelle. Ne me demandez pas en amie !
https://francais202.forumactif.com

Séance 5 - Intro + Texte 1 - Lamartine Empty Séance 5 - Intro + Texte 1 - Lamartine

Mar 19 Mai - 12:04
A noter / imprimer après la séance 4.


Séance 5 – La poésie lyrique du XIXème siècle


Le XIXème siècle est pour l'Europe le siècle de la révolution industrielle : le monde agricole évolue, on fait tourner les usines à plein régime, la métallurgie connaît ses années de gloire, l'acier devient une matière omniprésente, les engins à vapeur se répandent, on découvre l'électricité...
De plus, c'est un siècle où les idées bouillonnent et où les intellectuels donnent à l'art et aux recherches technologiques et scientifiques une importance capitale. C'est donc un siècle propice aux nouveautés, aux profits et à l'évolution.

C'est à cette époque que l'on s'attarde sur la musicalité de la poésie et sur les sonorités mais aussi qu'apparaît concrètement le mot « lyrisme ». En effet, c'est Alfred de Vigny qui, en 1829, l'emploi dans une lettre pour évoquer la poésie. Pour lui, la poésie lyrique consiste à exprimer ses sentiments mais aussi à devenir un exemple universel pour les lecteurs qui vont s'identifier à lui. Il cherche à donner à ses écrits une certaine beauté (esthétisme) et une moralité.


Texte 1 – Alphonse de Lamartine (1790-1869), « L'Isolement », Méditations Poétiques, 1820.

Alphonse de Lamartine est un poète et homme politique français qui a été nommé chef au gouvernement provisoire de 1848. Il est notamment connu pour son recueil de poèmes, Les Méditations poétiques, publié en 1820.
Dans son poème « L'Isolement », il évoque la perte de son amante, Julie Charles, emportée par la tuberculose un an seulement après leur rencontre...


Lisez le poème de Lamartine (page suivante) et répondez aux questions ci-dessous en développant vos réponses avec soin. Faites des citations. Nous attendons ici un travail conséquent.

1) s'installe le poète pour méditer ? Que voit-il de son emplacement ? Est-ce une bonne place à votre avis ? (quatre premières strophes)

2) A quelle(s) période(s) de la journée se déroule cette méditation ? Prouvez-le en trouvant des citations dans l'ensemble du poème.

Les poètes romantiques sont des poètes qui s'attardent volontiers sur la nature, la solitude, la nostalgie, la spiritualité (vagabondage de l'esprit), les ruines, l'histoire et le pittoresque (ce qui est charmant dans un paysage, un village...).

3) Prouvez que Lamartine est un poète romantique en :

a) relevant le champ lexical de la nature

b) relevant quelques éléments pittoresques en rapport avec l'architecture

c) montrant qu'il est seul et désespéré

d) montrant que l'absence de l'être aimé l'a rendu indifférent à tout

e) prouvant qu'il ne se sent plus à sa place. (fin du poème)


4) D'après les quatre dernières strophes de ce poème, qu'espère finalement l'amoureux ?

 



L'isolement

Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !


Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire ;
Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !


Alphonse de Lamartine (1790-1869),
« L'Isolement », Méditations Poétiques, 1820.


Vocabulaire


- écumantes → écume = mousse sur l'eau
- azur = couleur bleue → le ciel
- encor = ancienne orthographe

- la flèche gothique = sommet d'une église
-
rustique = de la campagne
-
transports = sentiments
-
l'aquilon = vent du nord, froid et violent
-
sphère = boule → la Terre
-
dépouille = corps sans vie, cadavre
-
s'enivrer = sensation d'ivresse, de joie



Correction (cliquez ici):


Conclusion

Le poème de Lamartine est particulièrement travaillé et il nous serait difficile en 4ème d'en voir tous les aspects. Cependant, avec notre étude, nous avons pu prouver que le lyrisme de ce poète était fortement lié à son attachement au
Romantisme (nature, mélancolie, solitude, pittoresque...) et à un événement personnel : la perte de sa bien-aimée.
Dans « L'Isolement », Lamartine veut nous rappeler que même si la nature est magnifique et propre à la méditation, elle ne suffit pas toujours à nous faire oublier notre souffrance, surtout lorsqu'elle porte sur l'amour. La contemplation des paysages ne lui permet pas vraiment d'atténuer sa peine et son cœur semble malheureusement aspirer à la mort.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum